Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/277

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s’il se présente quelque honnête & plausible occasion de périr, on peut l’embrasser sans scrupule. C’est dans ces circonstances que les parents & les amis se réjouissent avec raison de la mort d’une personne qui leur étoit chère, quoiqu’elle ait eû peut-être la faiblesse de se refuser au danger, & de prolonger son malheur autant qu’il étoit en elle.

Puisque la nécessité de vivre est quelquefois un malheur ; puisque les infirmités de la vieillesse rendent communément la vie importune ; puisqu’à tout âge, c’est un bien que la Créature est sujette à surfaire & à conserver à plus haut prix qu’il ne vaut ; il est évident que l’amour de la vie ou l’horreur de la mort peut l’écarter de ses vrais intérêts, & la contraindre par son excès à devenir la plus cruelle ennemie d’elle-même.

Mais quand on conviendroit qu’il est