qui peuvent exercer la cupidité, un point inaccessible à l’effort & à l’étendue des souhaits ? Quelle digue opposer à la manie d’entasser, à la fureur d’accumuler revenus sur revenus & richesses sur richesses ?
De là naît dans les avares cette inquiétude que rien n’apaise ; jamais enrichis par leurs trésors, & toujours appauvris par leurs désirs, ils ne trouvent aucune satisfaction en ce qu’ils possèdent, & sèchent, les yeux attachés sur ce qui leur manque. Mais quel contentement réel pourrait éclore d’un appétit si déréglé ? Etre dévoré de la soif d’acquérir soit honneurs, soit richesses ; c’est avarice, c’est ambition, ce n’est point en jouir. Mais abandonnons ce vice à la haine & aux déclamations des hommes, chez qui avare & misérable, sont des mots synonymes, & passons à l’ambition.