Page:Shaftesbury - Principes de la philosophie morale, tad Diderot, 1745.djvu/82

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puissants sur l’esprit, l’appliquent & l’exercent en tout temps. Ces formes le captivent dans l’absence même des réalités.

Mais le cœur regarde-t-il avec indifférence les esquisses des mœurs que l’esprit est forcé de tracer & qui lui sont presque toujours présentes ? Je m’en rapporte au sentiment intérieur. Il me dit qu’aussi nécessité dans ses jugements, que

    que l’Homme, la Femme, le Cheval & les autres animaux sont placés dans l’Univers : or dans l’Univers les devoirs à remplir déterminent l’organisation : l’organisation est plus ou moins parfaite selon le plus ou le moins de facilité que l’Automate en reçoit pour vaquer à ses fonctions : car qu’est-ce qu’un bel Homme ? si ce n’est celui dont les membres bien proportionnés conspirent de la façon la plus avantageuse à l’accomplissement des fonctions animales. Mais cet avantage de conformation n’est point imaginaire : les formes qui le produisent ne sont pas arbitraires, ni par conséquent la beauté qui est une suite de ces formes. Tout cela est évident pour quiconque connoît un peu les proportions géométriques que doivent observer les parties du corps entr’elles pour constituer l’œconomie animale.