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LA VIE ET LA MORT DE THOMAS CROMWELL.

deuxième ouvrier.

Oui, c’est là un grand savoir vraiment, et je pense que Thomas n’est rien en comparaison de lui.

premier ouvrier.

Tout ça est bien, mes maîtres. Mais, voyons, allons nous à nos marteaux ?

hodge.

Oui, soit ! prenons d’abord la goutte du matin, et puis, rondement à l’ouvrage !

deuxième ouvrier.

Accepté. Sortons, Hodge.

Ils sortent.

SCÈNE II.
[Un cabinet.]
Entre le jeune Cromwell.
cromwell.

— Bonjour, aurore ! je salue ta splendeur. — La nuit semble bien lente à mon âme troublée. — Sa noire obscurité entasse dans mon imagination — mille pensées disparates ; — et maintenant l’aube avec ses vives couleurs — met à l’aise mon esprit qui s’envole bien haut ; — trop haut, en vérité, puisque ma condition est si basse. — L’étude est la mine d’or — qui rend mon cœur fier : en elle est enfouie mon espérance. — Mes livres sont toute ma richesse, — et je leur ai engagé mon âme. — Ô science ! que tu me sembles divine, — toi, dans les bras de qui tout est félicité !

On entend le bruit des marteaux.

— Paix avec vos marteaux ! Finissez donc votre tapage, là-bas ! — Vous troublez mon étude et mon repos. — Finissez, vous dis-je, vous me rendez fou avec votre bruit.