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LES APOCRYPHES.

vient ainsi à retrouver sept pièces, non comprises dans l’in-folio de 1623, qui ont été publiées du vivant de Shakespeare, soit avec son nom, soit avec ses initiales.

Parmi ces sept ouvrages, tous édités primitivement en format in-quarto, trois ont paru avec les initiales W. S.

Le premier ouvrage est un drame pseudo-historique, enregistré au Stationers’hall le 20 juillet 1594, et publié à Londres en 1595 par le libraire Thomas Greede, sous ce titre : La lamentable tragédie de Locrine, le [ils aîné du roi Brutus, racontant les guerres des Bretons et des Huns, avec leur déconfiture ; la victoire des Bretons avec leurs aventures, et la mort d’Albanact. — Non moins agréable que profitable. — Nouvellement éditée, révisée et corrigée par W. S. — On le voit, cet agréable drame qui, s’il faut en croire son titre, aurait été retouché par W. S., est extrait, comme la Naissance de Merlin, de l’histoire légendaire de la Grande-Bretagne. La Naissance de Merlin exposait la guerre des Bretons contre les Saxons ; Locrine nous représente la lutte des Bretons contre les Huns. Locrine, petit-fils d’Hector, est le second roi de cette dynastie fabuleuse à laquelle appartiendront Lear, Cymbeline et Aurelius, oncle d’Arthur. Les malheurs de Locrine sont causés, comme ceux d’Aurelius, par une alliance avec les ennemis de la Bretagne : Locrine périt pour avoir aimé et épousé Estrildis, la fille d’un roi germain, comme Aurelius succombe pour avoir aimé et épousé Artesia, fille d’un général saxon. Sous la variante des événements transparaît la même préoccupation patriotique.

Le second ouvrage est une comédie de mœurs, enregistrée au Stationers’hall en 1607 et publiée à Londres la même année par G. Eld ; il a pour titre : La Puritaine ou la veuve de Watling Street. — Jouée par les enfants de Saint-Paul. Écrite par W. S. — Cette comédie nous transporte bien loin de la légendaire Albion que nous apercevions tout à