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ACTE V, SCÈNE II.

rons là — tout exprès quelque prêtre aveugle qui s’aventurera — à nous marier, car ici ils sont bêtement scrupuleux. — En outre, mon père doit être pendu demain, — et ça ferait tache à l’affaire. — N’êtes-vous pas Palémon ?

le galant.

Est-ce que vous ne me reconnaissez pas ?

la fille du geôlier.

— Si fait ; mais vous ne vous souciez pas de moi ! Je n’ai rien — que cette pauvre jupe et deux grosses chemises.

le galant.

— N’importe ; je veux vous avoir.

la fille du geôlier.

Voulez-vous ? bien sûr ?

le galant.

— Oui, par cette loyale main ! je le veux.

la fille du geôlier.

Alors nous irons au lit.

le galant.

Quand vous voudrez.

Il l’embrasse.
le geôlier, au galant.

— Ah ! messire, vous êtes bien gourmand.

le galant, à la fille du geôlier.

— Pourquoi essuyez-vous mon baiser ?

la fille du geôlier.

C’est un baiser embaumé ; — il va me parfumer joliment pour la noce… — N’est-ce pas là votre cousin Arcite ?

lh docteur.

Oui, cher cœur ; — et je suis bien aise que mon cousin Palémon — ait fait un si bon choix.

la fille du geôlier.

Croyez-vous qu’il voudra de moi ?