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SCÈNE IX.

simonide.

— Elle ne pense pas ainsi ; lisez plutôt cet écrit.

PÉRICLÈS, à part, lisant la lettre que lui tend Simonide :

Que vois-je ! — Une lettre disant qu’elle aime le chevalier de Tyr ! — C’est une subtilité du roi pour avoir ma vie !

Haut.

— Ô mon gracieux seigneur, ne cherchez pas à prendre au piége — un gentilhomme étranger et malheureux — qui jamais n’a osé aspirer à aimer votre fille — et a borné toute son ambition à l’honorer.

simonide.

— Tu as ensorcelé ma fille, et tu es — un scélérat.

périclès.

Par les dieux, il n’en est rien, monsieur. — Jamais ma pensée n’a songé à pareille offense ; — jamais mes actions n’ont pris l’initiative — d’un fait qui pût m’attirer son amour ou votre déplaisir.

simonide.

— Traître, tu mens.

périclès.

Traître !

simonide.

Oui, traître !

périclès.

— S’il n’était le roi, je répondrais à celui — qui m’appelle traître, qu’il en a menti par la gorge.

SIMONIDE, à part.

Par les dieux, j’applaudis à son courage.

périclès.

— Mes actions sont aussi nobles que mes pensées, — qui n’ont jamais trahi une basse origine. — Je suis venu à votre cour par amour pour l’honneur, — et non pour être rebelle à ses lois ; — et quiconque pense autrement de moi, — cette épée lui prouvera qu’il est l’ennemi de l’honneur.