Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/102

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PÉRICLÈS.

simonide.

Non ! — Voici venir ma fille, elle peut confirmer ce que je dis.

Entre Thaïsa.
PÉRICLÈS, à Thaïsa.

— Vous qui êtes aussi vertueuse que belle, — éclairez votre père courroucé : dites-lui si ma langue — a jamais sollicité de vous, si ma main vous a jamais écrit — rien qui ressemblât une parole d’amour.

thaïsa.

Eh ! messire, quand vous l’auriez fait, — qui pourrait s’offenser de ce qui me serait agréable ?

simonide.

— Oui-dà, madame, êtes-vous si péremptoire ?

À part.

— J’en suis bien aise au fond du cœur.

Haut.

Je vous dompterai ; — je vous ramènerai à la soumission… — Vous osez, sans avoir mon consentement, accorder — votre amour et vos affections à un étranger !…

À part.

— Qui, d’après tout ce que je sais de lui, pourrait bien, il me semble, être d’un sang égal au mien.

Haut.

— Eh bien, écoutez-moi, madame, apprenez à soumettre votre volonté à la mienne ; — et vous aussi, messire, écoutez… Laissez-vous commander par moi, — ou je fais de vous… le mari et la femme… — Allons, voyons, il faut que vos mains et vos lèvres scellent ce pacte… — Maintenant qu’elles se sont jointes, je vais détruire vos espérances ; — et, pour surcroît de malheur… que Dieu vous tienne en joie !… — Ah çà, êtes-vous contents tous deux ?

THAÏSA, s’adressant à Périclès.

Oui, si vous m’aimez, messire.