Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/110

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PÉRICLÈS.

premier gentleman.

— Mais je m’étonne fort que votre seigneurie, ayant — autour d’elle un si riche confort, ait si tôt — secoué le songe d’or du repos. — Il est bien étrange — qu’une créature recherche ainsi la fatigue, — sans y être forcée.

cèrimon.

J’ai toujours pensé — que la vertu et le savoir étaient des dons plus précieux — que la noblesse et la richesse : des héritiers négligents — peuvent ternir et gaspiller les deux dernières ; — mais aux premières est réservée l’immortalité, — qui fait de l’homme un dieu. On sait que — j’ai toujours étudié la médecine : m’étant initié aux secrets de cet art, — en consultant les autorités, — et aussi par une pratique constante, je me suis rendu — utilement familières les vertus bénies — que recèlent les végétaux, les métaux et les pierres ; — et je puis parler des perturbations — et des cures que produit la nature ; et je trouve là — plus de satisfaction, plus de vraies jouissances — qu’à soupirer après des honneurs chancelants, — ou à serrer mes trésors dans des sacs soyeux — pour le bénéfice des fous et de la mort.

second gentleman.

Votre honneur a répandu dans Éphèse — ses charités, et des centaines de personnes se disent — vos créatures, ayant été sauvées par vous ; — votre savoir, votre obligeance personnelle, enfin — votre bourse toujours ouverte ont fait au seigneur Cérimon — une telle réputation que jamais le temps…

Entrent deux domestiques portant un coffre.
premier domestique.

— Bien ! soulevez, là !