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SCÈNE XI.

cérimon.

Qu’est ceci ?

deuxième domestique.

Monsieur, c’est un coffre — que la mer vient de jeter à l’instant sur notre côte ; — il provient de quelque naufrage.

cèrimon.

Mettez-le à terre, que nous l’examinions.

deuxième gentleman.

— C’est comme un cercueil, monsieur.

cèrimon.

Quoi que ce soit, — c’est prodigieusement lourd. Forcez-le vite et ouvrez-le ; — si la mer a l’estomac surchargé d’or, — c’est par une heureuse pression du sort — qu’elle le dégorge sur nous.

deuxième seigneur.

C’est vrai, monseigneur.

cèrimon.

— Comme il est hermétiquement calfaté et bituminé ! — Et c’est la mer qui l’a rejeté ?

le domestique.

— Je n’ai jamais vu, monsieur, de vague aussi haute — que celle qui l’a lancé sur le rivage.

cèrimon.

Allons, forcez-le… — Doucement, doucement… il s’en exhale un parfum exquis.

deuxième gentleman.

Une délicieuse odeur.

cèrimon.

— La plus délicieuse qui ait jamais frappé mes narines ; allons, découvrez ! — Dieu tout-puissant ! Qu’est ceci ? un cadavre !

premier gentleman.

C’est bien étrange !