Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/146

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PÉRICLÈS.

lysimaque.

Oh ! monsieur, si nous vous refusions — cette preuve de courtoisie, Dieu ne serait que juste — en criblant nos plantes de chenilles — pour le châtiment de notre province. Cependant permettez — que j’insiste de nouveau pour connaître en détail la cause — de la douleur de votre roi.

hélicanus.

Asseyez-vous, seigneur, je vais vous la raconter. — Mais voyez, j’en suis empêché.

Arrivent de la barge sur le navire un seigneur, Marina et une jeune fille.
lysimaque.

Oh ! voici — la personne que j’ai envoyé chercher. Bienvenue, ma belle ! — N’est-ce pas une charmante créature ?

hélicanus.

Une dame ravissante.

lysimaque.

— Elle est telle que, si j’étais sûr qu’elle appartînt — à une bonne famille et à une noble race, je ne souhaiterais pas — une autre femme, et je me croirais splendidement marié. — Ma belle, tous les biens dont dispose la munificence, — attends-les de cette cure : il s’agit de guérir un roi ! — Si, par l’action prospère de ton art, — tu peux seulement l’amener à te répondre une parole, — ton traitement sacré recevra tout le prix — que peuvent souhaiter tes désirs.

marina.

Seigneur, j’userai — de toute ma science pour le rétablir, — mais à la condition que, ma compagne et moi, — nous serons seules autorisées à l’approcher.