Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/158

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PÉRICLÈS.

périclès.

— Vois qui s’agenouille là ! La chair de ta chair, Thaïsa, — celle que tu portas sur mer et que j’ai nommée Marina, — parce qu’elle y vint au monde.

thaïsa.

Sois bénie, mon enfant !

hélicanus.

— Salut, madame et ma reine !

thaïsa.

Je ne vous connais pas.

périclès.

— Vous m’avez ouï dire que, quand je m’échappai de Tyr, — j’y laissai pour mon substitut un vieillard. — Vous rappelez-vous quel nom je lui donnais ? — Je vous l’ai souvent nommé.

thaïsa.

Eh bien, c’était Hélicanus.

périclès.

Nouvelle confirmation. — Embrassez-le, chère Thaïsa ; c’est lui. — Maintenant il me tarde d’apprendre comment vous avez été trouvée, — comment on a pu vous sauver, et qui j’ai à remercier, — outre les dieux, pour ce grand miracle.

thaïsa.

— Le seigneur Cérimon, sire ; lui, l’homme — par qui les dieux ont manifesté leur puissance, et qui peut — tout vous expliquer de point en point.

périclès.

Vénérable seigneur, — les dieux n’ont pas de ministre mortel — qui ressemble plus que vous à un dieu. Révélez-nous — comment cette reine morte revit.

cérimon.

Je le ferai, monseigneur. — Mais veuillez d’abord venir avec moi dans ma maison ; — là vous sera montré tout ce