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SCÈNE II.

SCÈNE II.
[Devant le château de Roxburgh.]
La comtesse de Salisbury et de sa suite paraissent au haut des remparts.
la comtesse.

— Hélas ! comme mes pauvres yeux cherchent vainement — le renfort que devrait envoyer mon souverain !… — Ah ! cousin Montagne, tu n’as pas, je le crains, — une éloquence assez vive pour décider — le roi en ma faveur par tes véhémentes supplications. — Tu ne lui dis pas combien il est douloureux — de devenir la captive humiliée d’un Écossais, — pour être courtisée avec de gros jurons malsonnants, — ou violentée par une brutale et insultante barbarie. — Tu ne lui dis pas combien, s’ils triomphent ici, — ils riront de nous dans le nord, — par combien de chansons infâmes, inciviles et lestes — ils brairont leur victoire et notre défaite — au veut glacé de leur ciel ingrat et stérile !

Entrent le roi David et ses forces ; puis Douglas, le duc de Lorraine et d’autres.

— Retirons-nous ; l’éternel ennemi — approche du rempart ; tenons-nous aux aguets, — et écoutons leur grossier et insolent bavardage.

Elle se retire derrière les remparts.
david.

— Monseigneur de Lorraine, recommandez-nous — à notre frère de France, comme à l’homme que, dans toute la chrétienté, — nous révérons le plus, et pour lequel nous avons la plus entière affection. — Pour ce qui touche votre