nos pas ta tendre argile, — n’était que, par un orgueil revêche et dédaigneux, — tu te dérobes, comme un cheval ombrageux et indompté, — en nous frappant de tes ruades ! — Mais, dis-moi, Ned, dans ta course guerrière, — n’as-tu pas vu le roi usurpateur de France ?
— Oui, mon bon seigneur, il n’y a pas deux heures, — escorté d’au moins cent mille combattants. — Il était sur un des côtés de la rivière, — et moi sur l’autre. Avec ses multitudes, — j’ai crains qu’il ne moissonnât notre petite armée ; — mais heureusement, s’apercevant de votre approche, il s’est retiré dans les plaines de Crécy ; — où, déployé en bon ordre, il semble — avoir l’intention de nous livrer immédiatement bataille.
— Il sera le bienvenu. C’est ce que nous souhaitons.
— Maintenant, Édouard, écoute. Jean, roi légitime de France, — songeant que tu veux envahir son domaine — et, dans ta marche tyrannique, égorger — ses fidèles sujets, et ruiner ses villes, — te crache au visage et en ces termes — te reproche ton arrogante intrusion. — D’abord, je te flétris comme un fugitif, — comme un pirate ravageur, comme un drôle besogneux, — qui, soit qu’il n’ait ni feu ni lieu, — soit qu’il habite une terre stérile — où ne germe ni plante ni graine féconde, vit uniquement de brigandage. — En outre, attendu que tu as faussé ta foi — en rompant une alliance et un pacte solennel fait avec moi, — je te tiens pour le plus perfide misérable. — Et enfin, quoique je répugne à me mesurer — avec un être aussi inférieur, — pourtant, considérant que tu n’as d’autre soif