— À Calais, Salisbury ? Cours donc à Calais, — et dis au roi de préparer un noble tombeau pour son fils Édouard, le prince Noir. — En te dirigeant à l’ouest de ce lieu, — tu rencontreras à deux lieues d’ici une haute montagne — dont le sommet semble perdu, car elle cache — sa tête haute dans le sein d’azur du ciel qui l’embrasse ; — dès que ton pied en aura atteint la cime, — abaisse ton regard sur l’humble vallée au-dessous, (vallée humble naguère, mais désormais ennoblie d’une bataille,) — et alors tu verras le misérable prince de Galles — étreint dans un cercle de fer. — Après avoir vu cela, pique des deux vers Calais — et annonce que le prince a été, non pas tué, mais étouffé ; et dis au roi que ce n’est pas là tout son malheur ; — car j’irai le saluer plus tôt qu’il ne croit. — Va, pars. La seule fumée de notre feu — suffoquerait nos ennemis, quand nos boulets ne les atteindraient pas.
— Comment est votre grâce ? N’êtes-vous pas blessé, milord ?
— Non, cher Artois : mais suffoqué par la poussière et la fumée ; — je me mets à l’écart pour respirer un air plus pur.