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SCÈNE I.

Entre Michel.

— Eh bien, Michel, où allez-vous ?

michel.

Chercher le bidet de mon maître. — J’espère que vous penserez à moi.

alice.

— Oui, mais, Michel, veillez à tenir votre serment, — et soyez aussi discret que résolu.

michel.

— Je ferai en sorte qu’il ne vive pas plus d’une semaine.

alice.

— À cette condition, Michel, voici ma main. — Nul autre que toi-même n’aura la sœur de Mosby.

michel.

— À ce que j’ai ouï dire, le peintre d’à côté — a prétendu qu’il était sûr d’avoir Suzon.

alice.

— Il n’y a là rien de vrai, Michel. N’en crois rien.

michel.

— Mais il lui a envoyé un cœur percé d’un poignard, — avec un vers ou deux volés à quelque tapisserie, — et la fillette, m’a-t-on dit, garde la chose dans son sein. — Au fait, qu’elle la garde ! Je trouverai un compagnon — qui sait lire et écrire, et rimer aussi, — et, dès que je l’aurai trouvé, eh bien, je ne dis que ça, — j’enverrai de Londres une lettre assez gaillarde — pour manger le cœur du peintre à la croque au sel — et lui flanquer son poignard à la tête.

alice.

— À quoi bon tout cela ? Je dis que Suzanne est à toi.