Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1866, tome 2.djvu/73

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SCÈNE III.
ou que les destins aient tranché le fil de ses jours. — Déléguez votre pouvoir à quelqu’un ; si c’est à moi, — le jour ne sert pas la lumière plus fidèlement que je n’accomplirai ma mission.
périclès.

— Je ne doute pas de ton zèle ; — mais si dans mon absence il attente à mon empire…

hèlicanus.

— Notre sang confondu couvrira la terre, — qui nous a donné l’être avec la naissance.

périclès.

— Je vais donc m’éloigner de Tyr, et me rendre — à Tharse où tu m’écriras : — c’est d’après tes lettres que je me dirigerai. — Le contrôle que j’ai exercé et que j’exerce pour le bien de mes sujets, — je te le délègue, à toi dont la sagesse a la force de l’assumer. — J’accepte pour garant ta parole, et je ne te demande pas de serment : — qui ne craint pas de manquer à l’une, saura assurément rompre l’autre. — Vivons chacun dans notre sphère, intègres et loyaux, — et que jamais notre existe ne démente cette vérité, — que tu es un sujet modèle, et moi un vrai prince.

Ils sortent.

SCÈNE III.
[Tyr. — Un vestibule du palais.]
Entre Thaliard.
thaliard.

Donc voici Tyr, et voici la cour. C’est ici que je dois tuer le roi Périclès ; sinon, je suis sûr d’être pendu au retour : c’est dangereux… Allons, je m’aperçois que c’était un compagnon sage et circonspect, celui qui, invité à solliciter du