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SCÈNE XVII.

SCÈNE XVII.
[Une forêt.]
Entre Humber seul, ses cheveux retombant sur les épaules, son armure ensanglantée, un javelot à la main.
humber.

— Quel basilic a couvé dans ce lieu, — où tout est dévasté ? — Quelle atroce furie hante ces halliers maudits, — où il ne reste pas même une racine pour servir d’aliment à Humber ? — La terrible Alecto a-t-elle, de son souffle venimeux, — exhalé le poison dans ces tendres plaines ? — Le triple Cerbère a-t-il, avec son écume délétère, — semé l’aconit sur ce gazon flétri ? — L’effroyable Disette a-t-elle, avec sa verge magique, — frappé de stérilité tous les arbres fruitiers ? — Quoi ! pas une racine, pas un fruit, pas un animal, pas un oiseau, — pour nourrir Humber dans cette solitude ? — Que feriez-vous de plus, vous, démons de l’Érèbe ? — Mon estomac est brûlé par la soif, — mes entrailles crient : Humber, donne-nous des aliments ! — Mais le misérable Humber ne peut pas vous donner d’aliment ; — ces bois maudits n’offrent pas d’aliment ; — ce sol stérile ne produit pas d’aliment ; — les dieux, les dieux inexorables ne m’accordent pas d’aliment ; — comment donc puis-je vous donner des aliments ?

Entre Strumbo, coiffé d’un bonnet écossais, une fourche à la main.
strumbo.

Comment vous portez-vous, mes maîtres, comment vous portez-vous ? Comment avez-vous esquivé la potence tout