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SCÈNE III.

SCÈNE III.
[Londres. Une place.]
Entre Bagot, seul.
bagot.

— J’espère que cette journée sera fatale à quelques personnes ; — et il faut que Bagot tâche de gagner à leur ruine. — Voici le logis de maître Friskibal, un généreux marchand, un Florentin, — auquel Banister, marchand en faillite, — doit mille livres. Le père de ce Banister était mon maître. — Mais à quoi bon les scrupules de la pitié ou de la reconnaissance ? — Il était riche autrefois ; aujourd’hui c’est un homme tombé. — Aussi l’ai-je fait arrêter ce matin, — à la requête de maître Friskibal. — Et je suis sûr de cette façon d’être payé par celui-ci — du service que je lui ai rendu à son insu. — J’arrive à propos. Justement le voici qui vient.

Entre Friskibal.
bagot.

— Bonjour à l’aimable monsieur Friskibal.

friskibal.

— Bonjour à vous même, mon bon monsieur Bagot. — Et qu’y a-t-il de nouveau, pour que vous soyez si tôt levé ? — C’est pour l’amour du gain, à coup sûr.

bagot.

— Monsieur, c’est pour l’amour de vous. — Dites-moi, quand avez-vous vu votre débiteur Banister ?

friskibal.

— Je vous jure que je n’ai pas vu cet homme-là — depuis deux mois. Sa pauvreté est telle — qu’il a honte, je crois, de se montrer à ses amis.