misère. — Soyez persuadée que je ne négligerai rien — pour vous être utile.
— Que le Dieu puissant, qui connaît le cœur de tout mortel, — vous préserve du trouble, du chagrin, de la douleur, de la souffrance !
— Merci, femme courtoise, de ta cordiale prière. — Cela me navre le cœur de voir sa misère. — Nous tous qui vivons sous l’empire du sort, — nous pouvons espérer le meilleur avenir, — mais nous ne savons pas quelle condition — nos étoiles et nos destinées nous ont assignée. — La fortune est capricieuse, et sa face est aveugle.
— Ainsi, tout va bien : ça marche au gré de mes désirs. — Banister est au pouvoir du gouverneur — et aura bientôt les fers sur les talons. — Cela me réjouit le cœur de penser à ce gueux : — j’espère faire pourrir son corps en prison, — et qu’ensuite sa femme se pendra, — et que tous ses enfants mourront de faim. — Les joyaux que j’ai apportés à Anvers, — et qui m’ont coûté trois cents livres à peine, sont évalués à cinq mille. — Je les ai achetés bien bon marché. — Bah ! peu m’importe comment les ont acquis — ceux qui me les ont vendus. Ce scrupule ne m’approche pas ; — mais, dans la crainte qu’ils n’aient été volés, — comme sans doute ils l’ont été, — j’ai jugé convenable de les vendre ici, à Anvers. — Je les ai laissés entre les mains du gouverneur — qui m’en offre un prix à deux cents livres — au-dessous du mien. Mais ne nous occupons pas de cela. — Il faut que j’aille voir si mes billets sont arrivés