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SCÈNE VIII.

SCÈNE VIII.
[Londres. Un appartement dans l’hôtel du Maître des Rôles.
La musique joue. On apporte des tables servies pour un banquet.]
Entrent sir Christophe Hales, Cromwell et deux valets.
sir christophe.

— Allons, messieurs, veillez à la réputation de votre maître. — S’il est vrai que notre magnificence est au-dessus de tous les calculs — d’une hospitalité vulgaire, ayez — dans le coup d’œil toute la libéralité de notre âme, — et donnez une mine engageante aux tables recherchées — qui vont recevoir les courtisans du cardinal — et la suite du grand lord chancelier. — Mais toute ma sollicitude, Cromwell, repose sur toi. — Tu n’es pas un homme d’une étoffe vulgaire. — La supériorité que le talent te donne sur ces gens-là — est d’autant plus grande, que tu t’es éclairé par les voyages ; — et ton expérience fait valoir son mérite — par un esprit savant, mais sans prétention. — Mon bon Cromwell, promène un lumineux regard — dans toute ma maison ; et toutes les bévues — que l’ignorance ou l’ivresse aura fait faire à ces masses de chair, — répare-les avec courtoisie. Quand la grâce fait défaut, — les coupes pleines et les plus somptueux repas semblent insuffisants.

cromwell.

— Seigneur, en ce qui dépend de moi, — soyez sûr que je mettrai tout le zèle possible.

Sort Cromwell.
SIR CHRISTOPHE, aux valets.

À la besogne, donc ! Les lords vont être ici tout à l’heure. — Ô Cromwell, tes talents conviendraient mieux au service de l’État qu’à celui de ma maison. — La sympathie avec