— De tout mon cœur, l’ami ! Tu es mon médecin, — et tu apportes à mon âme le plus précieux remède. — Milord de Bedford, j’ai une demande à vous faire : — avant de mourir, laissez-moi vous embrasser.
— Adieu, grand lord ; je vous offre mon amitié. — À vous mon cœur, au ciel mon âme ! — J’ai cette joie, avant de rendre mon corps au sépulcre, — d’avoir eu vos bras vénérés pour linceul. — Adieu, cher Bedford, ma paix est faite au ciel. — Ainsi tombe le grand Cromwell, long d’une misérable coudée, — pour remonter à une hauteur démesurée sur l’aile d’une vie nouvelle. — L’homme mourant ne distingue que le champ des vers ; — mais mon âme va s’enchâsser dans la voûte céleste.
— Oui, adieu, Cromwell, le meilleur ami — que Bedford ait jamais trouvé. — Ah ! milords, j’en ai peur, quand cet homme sera mort, — vous souhaiterez vainement que Cromwell ait encore sa tête sur les épaules.
— Voici la tête du défunt Cromwell.
— Par grâce, va-t-en ; reporte cette tête près de son corps, — et enterre-les ensemble dans l’argile.
— Eh quoi, milords, lord Cromwell n’est-il plus ?