Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/210

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

SCÈNE I.
[Londres. Chez l’oncle Flowerdale.]
Entrent le père flowerdale et l’oncle flowerdale.
le père flowerdale.

Frère, j’arrive de Venise, sous ce déguisement, pour connaître la vie de mon fils. Comment s’est-il comporté depuis mon départ, depuis que je l’ai confié à votre patronage et à vos soins ?

l’oncle flowerdale.

Ma foi, mon frère, c’est un récit douloureux pour vous, que je rougis presque de faire.

le père flowerdale.

Qu’est-ce à dire, frère ? ses dépenses excèdent-elles la pension que je lui ai faite ?

l’oncle flowerdale.

Comment ! si elles l’excèdent ! De beaucoup. Votre subvention n’est rien pour lui ; il l’a toute dépensée, et il a emprunté depuis lors. Il a eu recours aux protestations les plus solennelles, il a invoqué les liens de la famille pour n’extorquer de l’argent. Il m’a adjuré, de par l’affection que je portais à son père, de par la fortune qui doit lui échoir un jour, de subvenir à ses besoins. Sur ces instances, j’ai accepté sa signature et la signature de ses amis.