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SCÈNE VII.

lancelot.

— Ton maître est un extravagant, et toi un maraud. — Je te ferai arrêter, toi, d’abord, et puis je le ferai enfermer, — ou j’exigerai qu’il prenne l’engagement de se bien conduire.

olivier.

Ze voudrais que vous fussiez au diable, si jamais vous lui en vouliez de cela. Si vous lui faites du tort, ze ne veux plus vous voir, ni vous, ni les vôtres, tant que z’aurai les yeux ouverts. Croyez-vous donc que ze veuille être sansonné par la ville comme un couard, comme un poltron ? Non, non, certes… Maraud, dis à ton maître que z’irai ; dis-lui tout simplement que z’irai.

le père flowerdale, à sir Lancelot.

Sachez-le bien, monsieur, mon maître ne mérite pas de vous tant de haine, et vous le reconnaîtrez avant peu.

olivier.

Peu m’importe que ce soit un extravagant ! Ze lui tiendrai tête.

lancelot.

Non, mon cher fils. Dites-moi le lieu du rendez-vous.

olivier.

Ze ne vous dirai rien.

lancelot.

Laissez-moi voir la lettre.

olivier.

Non. Z’ai peur que vous ne me zouiez quelque tour. Coûte que coûte, ze suis décidé à me battre ; ze veux lui faire savoir qui ze suis, dût-il m’arriver malheur.

lancelot.

Eh quoi ! ferez-vous si peu de cas de l’amour de ma fille ? — Allez-vous risquer votre fortune et la sienne pour une misérable querelle ?