Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/334

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
335
SCÈNE V.

moll.

Sir John Beaudenier ! où donc ? où donc ?

fragilité.

Il se promène dans la galerie.

moll.

Ma mère l’a-t-elle vu ?

fragilité.

Oh ! non ! elle est en train de geindre dans la cuisine.

moll.

Amène-le tout doucement, bon Fragilité ! Je vais faire au devant de lui la moitié du chemin.

fragilité.

Juste comme pour une rencontre de carrousel ; mais j’espère bien qu’il ne rompre pas de lance cette fois-ci.

Entre sir John Beaudenier.
moll.

Il est heureux que ma mère ne l’ait pas vu…

S’élançant au devant de sir John.

Oh ! soyez le bienvenu, bon sir John.

sir john.

En vérité, je vous rends grâces. Mais vous devez attendre que je vous embrasse. C’est partout la mode, sur ma parole, et je ne suis pas un nouveau venu à la cour.

moll.

Aux destins ne plaise que je contrario la mode !

sir john.

Donc, pour ne rien perdre des douceurs des cérémonies nouvelles, je commence par reculer, puis, revenant sur mes pas, je rends ainsi hommage à vos lèvres, et enfin je les accoste.

Il l’embrasse sur les lèvres.
moll.

Ma foi ! très-poli et très-émouvant ! Vous vous en acquit-