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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

moll, à part.

Comment sait-il ça ? est-ce qu’un diable le lui aurait dit ?

lady plus.

Il est étrange qu’il connaisse nos pensées.

À Moll.

Ah çà, ma fille, vous aviez donc l’intention de vous marier prochainement ?

george.

Vous le voyez, elle dit oui, puisqu’elle ne dit rien… Croyez-en ce que vous voudrez, je suis un étranger pour vous ; et pourtant, vous le voyez, je connais vos déterminations, lesquelles ne peuvent m’être révélées que métaphysiquement et par des intelligences surnaturelles.

lady plus.

Voilà qui me confond.

frances.

Connaître ainsi nos secrets !

moll, à part.

Je pensais à me marier furtivement… Que n’a-t-il perdu la langue avant de divulguer cela !

lady plus.

Mais, monsieur, mon mari était un trop honnête homme pour être aujourd’hui dans un purgatoire.

george.

Oh ! ne chargez pas votre conscience de faussetés ; — ce serait une pure folie de vouloir dorer aujourd’hui — ce qui n’a jusqu’ici passé que pour du cuivre. Des louanges décernées ici — ne sauraient le délier là-bas ; confessez la vérité : — je sais qu’il a acquis sa fortune par une âpre rapacité, — oh ! bien âpre, bien âpre !

lady plus, à part.

Voilà qui est le plus étrange de tout. Comment sait-il ça ?