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LA PURITAINE OU LA VEUVE DE WATLING STREET.

lady plus.

Il m’est impossible d’en supporter davantage.

george.

Et à moi, veuve, il m’est impossible de flatter.

lady plus.

Est-ce là tout ce que vous avez à me dire ?

george.

Non, madame. Ceci n’est que la préface. — Vous pouvez croire toutes mes assertions ; toutes sont frappées au coin de la vérité. — Si votre conscience se soulevait jusqu’à vos lèvres, vous confirmeriez mes paroles. Et, pour vous prouver que je connais l’avenir aussi bien que le présent, je vous annonce qu’un frère de votre mari fera bientôt une perte.

lady plus.

Une perte ! Que le ciel en préserve sir Godfrey, mon frère !

george.

Çà, contenez votre surprise, jusqu’à ce que je vous aie prédit à toutes vos destinées, qui seront effroyables, si elles ne sont pas heureusement prévenues. Car (c’est à vous-même et à vos filles que je m’adresse), si aujourd’hui même, devant votre porte, il n’y a pas une effusion de sang dont mourra une créature humaine, vous et votre aînée vous deviendrez folles.

lady plus et frances.

Oh !

moll.

Heureusement que je suis exceptée !

george.

Et, avec la plus impudente prostitution, vous exposerez vos corps nus à la vue de tous les assistants.

lady plus.

Nos corps nus ! fi ! quelle honte !