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LA TRAGÉDIE DE LOCRINE.

albanact, à Strumbo.

Où sont vos maisons ? où sont vos résidences ?

strumbo.

Nos résidences ! ah ! ah ! j’en rirai un mois et un jour ! Dieu me pardonne ! Croyez-vous donc que de pauvres et honnêtes gens comme nous ont des résidences comme les princes ?… Ah ! ah ! ah ! Comme vous m’avez tout l’air d’un abominable capitaine, je vais vous dire notre situation :

Du sommet à la base,
De la tête au pied,
Du commencement à la fin,
Notre masure est brûlée.

Montrant Trompart.

Cet honnête garçon et moi, nous avions notre cabane dans les faubourgs de la cité, près du temple de Mercure. Elle a été incendiée par les soldats scythes, avec tous les faubourgs, et il n’en reste plus que les cendres pour la lessive des campagnardes. Et, ce qui me fait le plus de peine, ma femme bien aimée, ô cruelle fatalité, a été rôtie par ces maudites flammes.

Et voilà pourquoi, capitaine,
Nous ne cesserons de crier
Jusqu’à ce que vous répariez tout,
En réédifiant nos maisons
Qui sont maintenant réduites en cendres.

strumbo et trompart.

Au feu ! au feu !

albanact.

C’est bien ; nous remédierons à ces outrages, — et nous ferons tomber la vengeance sur la tête de ces barbares. — Quant à vous, mes braves gens, — nous vous indemniserons avec usure, — en reconstruisant vos maisons près de notre palais !