Page:Shakespeare, apocryphes - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1867, tome 3.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
94
LA TRAGÉDIE DE LOCRINE.

votre rhétorique au bout de la langue, tout comme si vous n’aviez jamais reçu de leçon dans votre jeune temps.

marguerite.

Eh ! monsieur le libertin, si vous ne voulez pas de moi, bien le bonsoir !

strumbo.

Eh ! madame l’effrontée, si vous avez le ton si bref, bien le bonsoir !

marguerite.

Seulement, maître, avant que vous partiez, un dernier mot.

Elle le bâtonne.

Vous ne voulez pas de moi !

strumbo.

Oh ! me tête ! ma tête ! grâce ! grâce ! grâce ! je consens, je consens, je consens.

marguerite.

À cette condition, je te laisse tranquille.

olivier.

Eh pien, maître Strumbo, ma sœur fous a-t-elle donné une ponne leçon ?

strumbo.

Oui, mais écoutez, voisin Olivier. Ça ne me ferait pas de bien d’avoir la tête rompue tous les jours. Empêchez cela, et nous nous entendrons.

olivier.

Eh pien, mon fils, car fous êtes mon fils à présent, tout fa s’arrancher. Ma fille, faites la paix avec lui.

Strumbo et Marguerite se serrent la main.
STRUMBO, à part.

Tu es une agréable noisette : que le diable te croque !… Messieurs, voilà ma chance. Ma première femme était une aimable et paisible créature, mais je crois que celle-ci lasserait un diable. Je souhaite qu’elle soit grillée comme