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SCÈNE XV.

que j’eusse abordé sur la côte — où résident Polyphème et les Cyclopes, — sur celle où les sanglants anthropophages — dévorent avidement les créatures égarées !

Entre le spectre d’Albanact.

— Mais pourquoi le spectre sanglant d’Albanact vient-il — mettre un corrosif sur mes misères ? — N’est-ce pas assez de subir une si humiliante défaite ? — et faut-il encore que nous soyons tourmentés par des spectres, — par des apparitions horribles à contempler ?

le spectre.

Vengeance ! vengeance !

humber.

— Ainsi votre ombre errante ne peut être satisfaite — que par une terrible vengeance, par la chute d’Humber, — parce qu’il vous a vaincu en Albanie. — Ah ! sur mon âme, Humber se laisserait condamner — à la faim de Tantale, à la roue d’Ixion, — au vautour de Prométhée, — plutôt que de regretter votre ruine ! — Quand je serai mort, je veux traîner ton spectre maudit — à travers tous les flots du sombre Érèbe, — à travers le soufre bouillant du lac infernal, — pour calmer l’ardente furie — qui fait rage dans mon âme immortelle.

le spectre.

Vindicta ! vindicta !

Ils sortent.

PANTOMIME.

Entre Até, toujours dans le même appareil. Puis apparaît Omphale, ayant une massue à la main, et une peau de lion sur les épaules. Hercule la suit, tenant une quenouille. Alors Omphale se retourne, et, enlevant sa pantoutfle, en frappe Hercule à la tête. Puis tous deux se retirent. Até reste seule.
até.


Quem non Argolici mandata severa tyranni,
Non potuit Juno vincere, vicit amor.