Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/159

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SCÈNE XV.
[Azincourt. Les abords du champ de bataille.]
Alarme. Mouvements de troupes. Entrent un soldat français, Pislolet et le Page.
pistolet, au soldat.

Rends-toi, chien.

le soldat.

Je pense que vous estes le gentilhomme de bonne qualité.

pistolet.

Qualité ! dis-tu ?… Entends-moi, es-tu gentilhomme ? Quel est ton nom ? Explique-toi.

le soldat.

Ô Seigneur Dieu !

pistolet.

— Oh ! signor Diou ! ce doit être un gentilhomme. — Pèse mes paroles, ô signor Diou, et écoute. — Ô signor Dieu, tu meurs à la pointe de ma colichemarde, — si tu ne me donnes, ô signor, — une magnifique rançon.

le soldat.

Ô prennez miséricorde ! ayez pitié de moy !

pistolet.

— Il s’agit bien de moy ! J’aurai quarante moidores, — ou je t’extrairai ta rançon par la gorge — en gouttes de sang cramoisi.

le soldat.

Est-il impossible d’eschapper la force de ton bras ?

pistolet.

Ton bras, chien ! — maudit et impudent bouc de montagne, — que m’offres-tu là ?

le soldat.

Ô pardonnez-moy !

pistolet.

— Tu parles encore de moi ? Est-ce une tonne de moi-