Pénètre dans la prunelle de son œil !
Quand il cherchera son amante,
Qu’elle brille à ses regards du même éclat
Dont Vénus brille dans les cieux. —
Si, à ton réveil, elle est auprès de
Implore d’elle ton remède.
(Puck revient.)
PUCK. — Chef de notre bande féerique, Hélène est ici à deux pas ; et le jeune homme, victime de ma méprise, demande le salaire de son amour. Verrons-nous cette tendre scène ? Seigneur, que ces mortels sont fous !
OBERON. — Range-toi : le bruit qu’ils font va réveiller Démétrius.
PUCK. — Eh bien ! ils seront deux alors à courtiser une femme. Cela doit faire un spectacle amusant ; et rien ne me plaît tant que ces accidents bizarres et imprévus.
(Entrent Lysandre et Hélène.)
LYSANDRE. — Pourquoi croiriez-vous que je vous recherche par dérision ? jamais le dédain et le mépris ne se manifestent par des larmes : voyez, quand je vous jure mon amour, je pleure : des serments nés dans les pleurs annoncent la sincérité ; et comment pouvez-vous voir des signes de mépris dans ce qui porte le gage évident de la bonne foi ?
HÉLÈNE. — Vous redoublez de plus en plus votre perfidie. Quand la vérité tue la vérité, quel combat infernal et céleste ! Ces vœux sont pour Hermia : voulez-vous donc l’abandonner ? Pesez serments contre serments, et vous pèserez le néant. Vos serments, pour elle et pour moi, mis dans une balance, seront d’un poids égal ; et tout aussi légers que de vaines paroles.
LYSANDRE. — Je n’avais pas de discernement, lorsque je lui ai juré ma foi.
HÉLÈNE. — Et vous n’en avez pas plus, à mon avis, maintenant que vous la délaissez.
LYSANDRE—Démétrius l’aime, et ne vous aime point.
DÉMÉTRIUS, se réveillant. — Ô Hélène ! déesse, nymphe accomplie et divine ! À quoi, ma bien-aimée, pourrais-je comparer tes yeux ? Le cristal même est trouble. Ô quel c