Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 3.djvu/448

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e musique assoupissante.) Venez, ma reine ; donnez-moi la main, ébranlons la terre où sont couchés ces dormeurs. Maintenant nous sommes amis de nouveau, vous et moi ; et demain, à minuit, nous danserons des danses solennelles et triomphantes dans la maison du duc Thésée, et nous la bénirons pour toute sa belle postérité. Là aussi seront unis joyeusement, en même temps que Thésée, tous ces couples d’amants fidèles.

PUCK.

 Roi des fées, écoute, fais attention,
 J’entends l’alouette matinale.

OBERON.

 Allons, ma reine, dans un grave silence,
 Suivons en dansant l’ombre de la nuit.
 Nous pouvons faire le tour du globe
 D’un pas plus rapide que la lune errante.

TITANIA.

 Venez, mon époux ; et, dans notre vol
 Dites-moi comment il s’est fait cette nuit
 Que vous m’avez trouvée dormant ici
 Par terre avec ces mortels.

(Ils sortent.)

(Paraissent Thésée, Égée, Hippolyte et leur suite.)

THÉSÉE. — Allez, l’un de vous, et trouvez-moi le garde forestier, car notre cérémonie est finie ; et puisque voici le point du jour, ma bien-aimée entendra le concert de mes chiens. — Découplez-les dans le vallon de l’ouest : allez. — Dépêchez, vous dis-je, et trouvez le garde. — Nous allons, ma belle reine, gravir le sommet de la montagne, pour écouter la confusion harmonieuse des voix des chiens et de l’écho réunis.

HIPPOLYTE. — J’étais un jour avec Hercule et Cadmus, lorsqu’ils chassaient l’ours dans une forêt de Crète avec des chiens de Sparte : jamais je n’entendis plus vigoureuse battue. Les bois, les cieux, les fontaines, les environs entiers semblaient retentir d’un seul cri.