résente la lune et ses cornes ; et moi j’ai l’air d’être l’homme dans la lune[1]. »
THÉSÉE. — Cette erreur est la plus grande de toutes : l’homme devrait être mis dans la lanterne ; autrement, comment serait-il l’homme dans la lune ?
DÉMÉTRIUS. — Il n’ose pas se fourrer là, à cause de la chandelle ; car vous voyez qu’elle flambe déjà.
HIPPOLYTE. — Je suis lasse de cette lune : je voudrais que la scène changeât.
THÉSÉE. — Il paraît, à sa petite lueur de prudence, qu’il est dans le décours. Mais cependant, par politesse et par raison, il faut attendre le temps voulu.
LYSANDRE. — Poursuis, lune.
LE CLAIR-DE-LUNE. — « Tout ce qui me reste à vous dire, c’est de vous déclarer que la lanterne est la lune ; moi l’homme dans la lune ; ce buisson d’épines, mon buisson d’épines ; et ce chien, mon chien. »
DÉMÉTRIUS. — Eh ! mais, tout cela devrait être dans la lanterne ; car ils sont dans la lune. Mais, silence ; voici Thisbé.
THISBÉ. — « Voici la tombe du vieux Ninny. Où est mon amant ? »
LE LION. — « Hoh ! » (Le Lion rugit, Thisbé s’enfuit.)
DÉMÉTRIUS. — Bien rugi, lion !
THÉSÉE. — Bien couru, Thisbé !
HIPPOLYTE. — Bien brillé, lune ! —Vraiment, la lune luit de fort bonne grâce.
(Le Lion déchire le manteau de Thisbé, et sort.)
THÉSÉE. — Bien mâché, lion !
DÉMÉTRIUS. — Et voilà Pyrame qui vient.
LYSANDRE. — Et la lune qui disparaît.
PYRAME. — « Douce lune, je te remercie de tes rayons solaires ! Je te rends grâces, lune, de ta clarté si brillante ; car à la lumière de tes rayons gracieux, dorés et brillants, je me promets de goûter la vue de la très-fidèle Thisbé ! »
- ↑ Ce personnage n’était pas nouveau. Shakspeare le tourne ici en ridicule.