Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/477

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ACTE troisième

Entre Gower.

Gower : Maintenant le sommeil a terminé la fête. On n’entend plus dans le palais que des ronflements, rendus plus bruyants par un estomac surchargé des mets de ce pompeux repas de noces. Le chat, avec ses yeux de charbon ardent, se tapit près du trou de la souris, et les grillons qu’égaye la sécheresse chantent sous le manteau de la cheminée. L’hymen a conduit la fiancée au lit, où, par la perte de sa virginité, un enfant est jeté dans le moule. Soyez attentifs ; et le temps, si rapidement écoulé, s’agrandira, grâce à votre riche et capricieuse imagination ; ce qui va vous être offert en spectacle muet sera expliqué par mes paroles. (Pantomime. Périclès entre par une porte avec Simonide, et sa suite. Un messager les aborde, s’agenouille, et donne une lettre à Périclès. Périclès la montre à Simonide. Les seigneurs fléchissent le genou devant le prince de Tyr. Entrent Thaïsa, enceinte, et Lychorida. Simonide communique la lettre à sa fille. Elle se réjouit. Thaïsa et Périclès prennent congé de Simonide et partent ; Simonide et les autres se retirent.) On a soigneusement cherché Périclès à travers les pays les plus terribles et les plus sombres, aux quatre coins opposés du monde ; on l’a cherché avec soin et diligence, à cheval, sur des navires, et sans épargner aucuns frais. Enfin la renommée répond à ces puissantes recherches. De Tyr à la cour de Simonide on apporte des lettres dont voici la teneur : « Antiochus et sa fille sont morts. Les seigneurs ont voulu placer la couronne sur la tête d’Hélicanus ; mais il l’a refusée, se hâtant de leur dire, pour apaiser