Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/78

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Lear. – Avec lui : je veux rester avec mon philosophe.

Kent. – Mon bon seigneur, calmez-le ; laissez prendre cet homme avec lui.

Glocester. – Emmenez-le.

Kent, à Edgar – Allons, l’ami, viens avec nous.

Lear. – Venez, bon Athénien.

Glocester. – Silence ! silence ! chut.

Edgar. – Le jeune chevalier Roland vint à la tour ténébreuse ; Il disait toujours, fi ! foh ! fum ! Je sens ici le sang d’un Breton.

Ils sortent.



Scène V

Un appartement du château de Glocester. Entrent Cornouailles, Edmond.

Cornouailles. – Je serai vengé avant de quitter sa maison.

Edmond. – Mais, seigneur, je pourrai être blâmé d’avoir ainsi fait céder la nature à la fidélité : je m’effraye un peu de cette pensée.

Cornouailles. – Je vois maintenant que ce n’était pas uniquement le mauvais naturel de votre frère qui le portait à en vouloir à la vie de son père, mais que les vices de celui-ci ont provoqué la condamnable méchanceté de l’autre.

Edmond. – Que ma destinée est cruelle, qu’il faille me repentir d’être juste ! — Voici la lettre dont il m’a parlé, et qui prouve ses intelligences avec le parti qui sert les intérêts de la France. Oh ! cieux ! s’il avait été possible que cette trahison n’existât pas ou ne fût pas découverte par moi !

Cornouailles. – Suivez-moi chez la duchesse.