Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 5.djvu/79

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Edmond. – Si le contenu de cette lettre est véritable, vous avez de grandes affaires sur les bras.

Cornouailles. – Faux ou vrai, il t’a fait comte de Glocester. Découvre où peut être ton père, afin que je n’aie qu’à le faire prendre.

Edmond, à part – Si je le trouve assistant le roi, cette circonstance augmentera encore les soupçons. Haut. — Je continuerai de vous être fidèle, quoique j’aie un rude combat à soutenir entre vous et la nature.

Cornouailles. – Va, je mets toute ma confiance en toi, et mon affection te rendra un meilleur père.

Ils sortent.



Scène VI

Une chambre dans une ferme joignant au château. Entrent Glocester, Lear, Kent, le fou et Edgar.

Glocester. – Il fait meilleur ici qu’en plein air : sachez-m’en quelque gré. Je vais vous fournir autant que je pourrai les moyens de rendre ceci plus commode. Je ne vous quitte pas pour longtemps.

Kent. – Toutes les puissances de la raison ont cédé en lui à la violence du chagrin – Que le ciel récompense votre bonté.

Glocester sort.

Edgar. – Ratèrent m’appelle : il me dit que Néron joue du triangle dans le lac de ténèbres. Priez, innocents, et gardez-vous du malin esprit.

Le fou. – Noncle, dis-moi, je t’en prie, un fou est-il noble ou roturier ?

Lear. – C’est un roi, c’est un roi.

Le fou. – Non, c’est un roturier qui a pour fils un gentilhomme ; car c’est un fou que le roturier qui consent à voir devant lui son fils gentilhomme.