Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/14

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12 LE MARCHAND Dslvnnisr.

il observer sa chute, je ne retrouve les deux, ou du moins que je ne vous rapporte celle que vous aurez hasardee la dernière, en demeurant avec reconnaissance votre débiteur pour l’autre. `

ANTONIO.-*-VOUS me connaissez ; cest donc 'perdre le temps que de tourner ainsi autour de mon amitié par des circonlocutions. Vous me faites certainement plusde tort en doutent de mes sentiments, que si vous aviez dissipe tout ce que je posséde. Dites-moi donc ce qu’il faut que je fasse pour vous, et tout ce que vous me croyez possible fi je suis prêt s le faire : parlez donc. nAssANaoÎ-Il est dans Belmont une riche héritière ; elle est belle, plus belle que ce mot, et Llouee de rares vertus. J 'ai quelquefois reçu de ses yeux de doux messages muets. Son nom est Portia. Elle n’est pas moins estimée que la fille de Caton, la Portia de Brutus. *L’univers entier connaît son mérite ; car les quatre vents lui amènent de toutes les côtes d’illustres adorateurs. Ses cheveux, dorés comme les rayons du soleil, tombent en boucles sur ses tempes comme une toison d’or : ce qui fait de sa demeure de Belmont un rivage de Golchos, où plus d’un Jason se rend pour la conquérir : Ô mon Antonio, si j’avais seulement le moyen d’entrer en concurrence avec eux, j*ai dans mon âme de tels présages de succès, qu’il esthors de doute que je l’emporterais. AN*roN1c.-Tu sašs que toute ma fortune est sur la mer, que je n’ai point d’argent, ni la possibilité de rassembler une forte somme. Va donc essayer ce que peut mon crédit dans Venise. Je l’épuiserai jLlSC]1 1'£lll'1)0,1lΠ;, pour te donner les moyens de paraître zi Belmont, et d*obtenir la belle Portia. Va, informe-toi où il y a de 1”a1gent. J’en ferai autant de mon côte, et je ne doute point que je n’en trouve par mon crédit ou par le désir qu’on aura de m’obliger. *.

(Ils sortent.)

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