Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/15

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À Belmont. — Un appartement de la maison de Portia. I ` namur Posrrs ET Niãzarssn.

PORTÎA.*EIl’vérité, Nèrissa, mon petit individu est bien las de ce grand univers.

Néxussa.-Cela serait bon, ma chère madame, si vos misères étaient en aussi grand nombre que le sont vos prospérités : cependant, à. ce que je vois, on est aussi malade d’indigestion que de disette. Ce n’est donc pas un médiocre bonheur que dfiêtre placé dans la médiocrité : superflu blanchit de bonne heure, suffisance vit longtemps ; › \ “ — * ,

Ponria.—Voilà de belles sentences, et très-bien débitées. NÉRISSA ;-Ell8S seraient encore meilleures mises en pratique.

pourra.-S’il était aussi aise de faire qu’il Pest de connaître ce qui est bon a faire, les chapelles seraient des églises, -et les cabanes des pauvres gens des palais de princes. C.`est un bon preclicateur que celui qui se conforme a ses sermons. J 'apprenrlrais plutôt alvingt personnes ce qu’il est a propos de faire, que je ne serais une des vingt a suivre mes instructions. Le cerveau peut imaginer des lois pour le sangμmais un tempérament ardent saute par-dessus une froide loi ; c’est un tel lièvre que la folle, jeunesse pour s’élancer par-dessus les filets du bon sens ! Mais cette manière de raisonner n’est pas trop de saison lorsqu’il s’agit de choisir un époux. Choisir ! hélas ! quel mot ! Je ne puis ni choisir celui que je voudrais, ni refuser celui qui 1ne, déplairait. Et ainsi il faut' que la volonté d’une fille vivante se plie aux volontés d’un père mort. N’est-ibpas bien dur, Nérissa, de ne pouvoir ni choisir ni refuser personne ? mãiussa.-Votre père fut toujours vertueux] et les saints personnages ont à. leur mort de bonnes inspirations. /