Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/228

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

224 LE *ROI JEAN.,

«PHrLtPpn.-Parlez, cite eus, au nom =de*I’An leterre ; , ,, ,. 1 Y 7.

quel est votre roi ?

UN crrovsn.-Le roi d’Angleterre, quand nous le connaîtrons. Pntmrrn.-Connaissez-le en nous ; qui soutenons ici ses droits.

V LE ROI JEAN.-En nous, qui sommes ici notre illustre député et apportons la possession de notre propre personne ; seigneur de nous-même, d’Angers et de vous. UN cirorniv -Un pouvoir plus grand que nous nie tout cela, et jusqu*a ce qu’il nly ait plus rien de douteux, nous enfer-merons nos anciens scrupules derrière nos portes bien liarricaclees ; sans autres rois que nos craintes, jusqu’à ce que nos craintes aient été résolues et déposées par quelque roi bien assure.

LE BA’I'.›\.l1D -Parle ciel, ces canailles d’Angers se raillent de vous, rois ; ils se tiennent dans leurs retranchements comme sur un théâtre d’où ils peuvent loger : fi leur aise et montrer au doigt vos laborieux spectacles et vos scènes de mort. Que vos royales majestes se laissent gouverner par moi ; imitez les mutins de J érusalem 1, sachez être amis un moment, et diriger de concert contre cette ville tous vos plus terribles moyens de vengeance. Que du levant et du couchant, la France et 1'Angleterre pointent les canons de leurs batteries chargés jusqu’à la gueule ; et que leurs épouvantables clameurs fassent ècrouler avec fracas les flancs pierreux de cette orgueilleuse cite. Je voudrais agir sans relache contre ces misérables bourgeois, jusqu’à ce que la désolation de leurs murailles en ruine les laissât aussi nus que l' air originaire ; cela fait, diviseä vos forces unies et que vos enseignes confondues se séparent de nouveau ; tournez vous face contre face, et le fer sanglant contre le fer : la fortune aura bientôt choisi c1'un côté son heureux favori, à qui pour première faveur elle accordera l’honneur de la journée et le baiser d’une glorieuse victoire. Comment' I Lorsque, assiégés par Titus, ils suspendaient un-moment leurs querelles mteshnes pour se réunir contre l’ennemi. * ¢