Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/231

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

- ACTE lI, 'SClÈNE u. 227

ment, faites ce mariage ; donnez it notre nièce une dot suffisante ; car, par ce nœud, vous aiîerinirez si surement sur votre tête une couronne maintenant mal assurée que cet enfant at peine éclos n’aura plus de soleil pour niurir la fleur qui promet un fruit si vigoureux. J e vois, dans les regards du roi de France de la disposition à céder, -... Voyez comme ils se parlent bas : pressez-les. tandis que leurs ames sont ouvertes à. cette ambition, de peur que leur zèle, maintenant amolli, sous le soufile aérien des douces paroles de la prière, de la pitié et du remords, ne se refroidisse et ne se gèle de nouveau. UN crroren.—Pourquoi vos deux Majestés ne reponde nt-elles pas à ces propositions pacifiques de notre ville menacée ?

Primera :-Roi d’Angleterre, parlez d’al)ord, vous qui

avez été le premier a parlera cette cité : que dites-vous ? Lenox JEAN.-Si le dauphin, ton noble fils, peut lire dans ce livré de Beauté, jaime, la dot de Blanche égalera celle d’une reine ; car l’Anjou et la belle Touraine, le Maine, Poitiers, en un mot tout ce qui de ce côté de la. mer, excepté cette ville que nous assiégeons, releve de notre couronne et dignité, ornera son lit nuptial, etla` rendra riche en titres, honneurs et avantages ; comme elle marché déjà de pair en beauté, en éducation et en naissance, avec nïmporte quelle princesse de l’univers. , PHILIPPE.-Qu’e11`dis-tu, mon garçon ? Regarde la figure de la princesse.

Louis :-Je le fais, seigneur ; et dans son œil, je trouve une.merveille ou -un 'miracle merveilleux, l’ombre de moi-même tracée dans son œil ; et cette ombre, quoique n’étant que l’ombre de votre fils, devient un soleil, et fait de votre fils’une ombre. Je proteste que je, ne. me suis-janj1ais tant aimé, que depuis que je vois ainsi mon portrait tiré dans le tableau flatteur de son œil. — a * " . ' - * 1

(Il parle bas la. Blanche.)
LE BATARD.—Tiré dans le tableau ilatteur.de.son œil,

pendu au pli de son sourcil fronce, et écartelé dans son cœur l—Lui-niémeil s’annonce pour un traître à.l’amour.