Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/274

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

r

270 LE R01 JEAN.

avez prête au pape. Je vais trouver les Français pour leur faire poser les armes.

(ll sort.)

LE nor JEAN.—Est-ce aujourd’hui le jour de 1'Ascension ? Le prophète n’avait-il pas prédit que le jour de l’Ascension, avant midi, je renoncerais at ma couronne ? (Test en effet ce qui est arrive ; mais j’avais cru que ce ce serait par contrainte, et grâce au ciel, je llai cédée volontairement '. t

(Entre le Bâtard.)

LE BATARD.-Tout le Kent s’est rendu ; il n’y a plus que le château de Douvres qui tienne encore. Londres vient de recevoir le dauphin et son armée comme des hôtes chéris. Vos nobles refusent de vous entendre et sont allés of t’rir leurs services ât votre ennemi ; et le trouble de la frayeur disperse çà et la le petit nombre de vos douteux amis.

ALE nor JEAN.—M165 nobles n’ont-ils donc pas voulu revenir a moi quand ils ont appris que lo jeune Arthur était vivant ?

LE BATARD.-Ils Font trouvé mort et jeté dans la rue ; cassette vide d’où le Joyau de la vie avait été dérobe et emporté par quelque damnahle main. LE roi JEAN.-Ce traître C1, HU.])B1`i} nfavait dit qu’il était vivant.

LE BATARD.-Sur mon ame, il l’a dit parce qu’il le croyait.-Mais pourquoi vous laisser ainsi abattre ? Pourquoi cet air triste ? soyez grand en action comme vous l’avez été en pensée : que lo monde ne voie pas la crainte et le découragement gouverner les regards d’un roi. Soyez prompt comme les événements ; montrez«vous de feu avec le feu ; menacez qui vous menace ; faites tête aux terreùrs qui veulent vous épouvanter. Ainsi les in-I Dans l’acte où Jean reconnaît son royaume vassal et tributaire du saint-siège, il déclare n’avoir pas été contraint par la crainte, mais avoir agi par sa libre volonté. 011 ne sait si c’est une malice ou une ingénuité du poète d’avoir conservé ces pa« roles.