Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/279

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ACTE v, soient ; il. 275

Louis.-Dehors ou dedans, je ne m’en retournerai point que mon entreprise ne soit couronnée de toute la gloire qui a été promise a mes vastes espérances avant que j“eusse rassemble cette brillante elite de la guerre, que j’eusse choisi dans le monde entier ces ardentsicourages, pour marcher le front haut à la conquête, et’conquérir le renom jusque dans la gueule du péril et de la mort. (Une trompette sonne.)—-De quoi vient nous sommer cette vigoureuse trompette ? (Entre le Bátard avec une suite.) '

LE BATARD.-En vertu du droit des gens, je dois avoir audience ; je suis" envoyé, pour vous parler.-Monseigrieur de Milan, je viens de la part du roi apprendre comment vous avez traité pour lui ; et, selon ce que vous me rebouchez, je saurai dans quelle étendue et dans quelles limites je dois renfermer mes paroles. PANDOLPHEÈ—L8 dauphin est trop obstine dans ses refus, et ne veut accorder aucune trêve at mes instances. Il ièpond nettement qu’il ne quittera point les armes. LE BATARD.—1-Ptlf tout le sang qu’a jamais pu respirer la fureur, le jeune homme a bien repondu. Maintenant écoutez notre roi d’Ang1éterre, car c’est ainsi que Sa Mageste parle par ma bouche : il est tout pret, et c’est bien raison qu’il le soit ; il se rit de cette singerie d’attaque sans aucune espèce d’étiquette, de cette mascarade militaire, de cette imprudente orgie, de cette audace imherbe et de ces bataillons d’enfants ; et, il 'est bien prépare a chasser, le fouet ti la main, de l’enceinte de ses domaines, cette guerre de nains, ces pygmées en armes ; Cette main qui a eu la force de vous fustiger à votre porte même et de vous faire sauter sur les toits, qui vous a obligés de plonger comme des seaux dans vos puits les plus cachés, de vous tapir sous la litière du plancher de vos écuries, de demeurer enfermés comme des pions danstdes coiires et des caisses, de vous tenir serrés contre les pourceaux, et de chercher la douce sureté dans“1es tombeaux et les prisons, frissonnant et tremblant au seul cri des corbeaux de votre pays dont vous preniez la voix pour celle d’un Anglais arme ; cette