Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/383

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ACTE V, .SCÈNE 11. 381

je resterai prosternée sur mes genoux, et jamais je ne reverrai le jour que voient les heureux, que tu ne m*aies rendue zi la joie, que tu ne in’aies dit de. me réjouir en pardonnant ai Rutland, et mon coupable enfant. Anmnnnn, se mettant à genoux.—Je courbe les genoux pour inÎunir eux prières de ina mère, r A Yonli, sa mettant ft genoum.-Et moi je courbe mes genouv fiçlèles pour prier contre tous les deux. Si tu accordes la moindre grâce, puisse-t-il t’en mai arriver ! LA nucnxàsse n’YoRK.-Ah ! croyez-vous qu’il parle se rieuse nient ? Voyez son visage : ses yeux ne versent point de larmes, sa. prière n’est qu’unjeu, ses paroles ne viennent que de sa bouche, les nôtres viennent du cœur : il ne vous prie que faiblement, et désire qu’on le refuse ; mais nous, nous vous prions du cœur, de Fáme, de tout le reste > ses genoux fatigués se lèveraient avec joie, je le sais ; et les noires resteront agenouillés jusqu’à ce qu’ils s*unissent it terre. Ses prières sont remplies d’une menteuse hypocrisie ; les nôtres sont pleines d’un vrai zèle et dïune intégrité profonde. Nos prières surpassent les siennes : qu’e11es obtiennent donc cette miséricorde due aux prières véritables.

Î Isonlnoînoicnf-Ma bonne tante, 1evez¿vous. p LA nncnussn n’YoRK.-Ne me dis point levez-vous, mais d’abord jc ynawcloiittc ; et tu diras ensuite levez-vous. Ah ! si ÿavais été tarnourricé et chargée de t’apprendre à parlerfjc pardonne eútfiète pour toile premier niet de la, langue. Jamais je n’ai tant désiré entendre un mot. Ptoi, dis°: 'Je ; cardon*ne, ' que la pitié Uenseigne zi le prononcer. Le mot est court, mais moins court qu’il n’est doux : il n’en est point qui convienne mieux gi la bouche des rois que : je parçlomtc. . - '

vomi.-Parle-leur français, roi ; dis-leur : Parttoimeàmoi'. 1 Speak in French, kmg ; say-pardonnez-mot. Shakspeare en veut beaucoup au pardonnez-moa. Il paraît que de son temps l’usage continuel et abusif de cette expression était le signe caractéristique de l’affecta.tion des manières fran-