Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/491

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ACTE v, sœur II. 489

les seuls à. perdre le souille aujourd’hui.¢-Dites-moi, dites-moi : de quel air m’a-t-il provoqué ? y entrait-il du mépris ? `,

vnnxou.-Non, sur mon ame ; Je n’ai de ma vie entendu prononcer un défi avec plus de modestie, si ce n*est lorsqu’uri frère appelle son frère à jouter avec lui et à s’essayer aux armes ll vous a rendu tous les égards qu’on peut rendre a un homme ; il a d’une voix généreuse fait éclater vos mérites et parle de vos exploits comme le ferait une chronique, vous élevant toujours au-dessus de son éloge, et dédaignant l’éloge comparé à ce qui vous est du ; et ce qui est digne çl’un prince, ila parlé de lui-même en rougissant ; et il slest reproché sa jeunesse indolente, avec tant de grâce, qu’il semblait exercer en ce moment le double emploi d’enseigner et t l’apprendre. Là'il s’est arrête. Mais qu’il me soit, permis d’annoncer a l’univers que, s’il survit aux dangers de cette journée, l’Angleterre n’a jamais possédé d’espérance si belle, si mal reconnue a travers les étourderies de la jeunesse.

Horsrnn.-Cousin, je crois vraiment que tu t’es amouraché de ses folies : jamais je n’ai entendu parler d’un prince qu’on ait laissé en liberté faire autant d’extravagances-Mais qu’il soit ce qu’il voudra, avant la

nuit, je 1'étre1ndrai si fort dans les bras d’un soldat (lllill tremblera sous mes caresses. Aux armes ! aux armes ! hãtons-nous.-*Compagnons, soldats, amis, représentez vous par vous-mêmes ce que vous avez il faire aujourd’hui, mieux que je ne pourrais essayer de vous l’apprendre pour enflammer votre courage, moi qui possède si peu le don de la parole.

(Entre un messager.)

LE iunssaenn.-Milord, voici des lettres pour vous. norsrun.-Je n’ai pas le temps de les lire a présent.-Messieurs, la vie est* bien courte ; fsi courte qu’elle soit, passee sans honneur elle serait trop longue, dut-elle, marchant sur l’aiguille du cadran, finir toujours en arrivant au terme de l’heure. Si nous vivons, nous vivrons pour marcher sur la tête des rois : si nous mourons, il