Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/59

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q J.sors 111, sonne ii. T 57

mssanro.-Avant que j’ouvre cette lettre, dites-moi comment se porte mon cher ami. Q

sALAN1o.-¿Point malade, seigneur, si ce 11'est dans l’ame ; point en santé, si ce n*est celle de 1`ârî1e. Sa lettre vous apprendra sa situation.

GllATIANO.-NÉIÎSSB., faites un bon accueil à cette étrangère ; traitez-la bien. Votre main, Salanio. Quelles nouvelles de Venise ? Comment se porte ce marchaml roti, legs-on Antonio ? Je, suis sûr’qu’il se réjouira de nos succès. Nous sommes des Jasons, nous avons conquis la Toison.

samimo.-Plúta Dieu que vous eussiez trouve la toison qu'1l a perdue ? «

Poirrm.-ll y a dans cette lettre quelques nouvelles

  • sinistres qui font disparaître la couleur des joues de

Bassanio. La mort de quelque ami chéri. Nul autre malheur dans le monde ne peut changer a ce point la constitution d’un homme de courage I... Quoi ! de pis en pis ?... Permettez, Bassanio. J el suis une moitie de vous-même, et je dois partager saiiïs réserve avec vous tout ce que contient cette lettre.

nassamo.-0 ma douce Portia ! ici sont renfermés un petit nombre de mots les plus tristes qui jamais aient noirci le, papier. Aimable dame, la première fois que je vous déclarai mon amour, je vous clis avec franchise que tout le bien que je possédais coulait dans mes veines, que j’étais gentilhomme, et je vous disais vrai. Cependant, chère, madame, lorsque* je m’évaluais ât neant, voyez quel imposteur j’etais ; au lieu de vous dire que mon bien n’était rien, j’aurais dû vous dire qu’il était au-dessous de rien ; car, dans la vérité, je me suis engagé avec un tendre ami, et j’ai engage cet ami avec le plus —.

1 That *royal marchant. Lors de la. prise de Constantinople par les croisés, la république permit à ses sujets de faire, pour leur propre compte, dans lesîles de l’Arcl11pel, des conquêtes dont il fut stipulé qu’ils jouiraient en toute souveraineté, sous la condition d’en faire hommage à la république. Plusieurs des grandes familles de lagépubliquo créèrent des établissements de ce genre qui leur valurent le titre de marchands frais.