Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 6.djvu/91

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Acrn v, SCÈNE 1. 89

vie, ce n’est point une femme ; o’est un honnête docteur qui n’a pas voulu recevoir de moi trois mille ducats, et qui m’a demandé la bague. Je la lui ai refusée..l’ai eu la constance de le voir se retirer mécontent, lui qui avait défendu la vie de mon pluscher ami. Que vous dirai-je, ma douce amie ? J e me suis cru obligé d’envoyer sur ses pas :ÿétais assiégé par les remords et la courtoisie ; je ne voulais pasilaisser sur-mon honneur la tache (lune si noire ingratitude. Pardonnez-moi, chère épouse ; j’en prends* a témoin ces sacrés flambeaux de la nuit ; je suis convaincu que, si vous vous y fussiez trouvée, vous m’auriez demandé la bague pour la donner au docteur. A

Ponfrm.-Ne laissez pas ce docteur approcher de ma

maison : puisqu’il possède le bijou que je chérissais, et que vous aviez jure de garder pour l’amour de moi, je deviendrai aussi libérale que vous. Je ne lui refuserai rien de ce qui est en ma puissance ; non, ni ma personne, ni le lit de mon époux. Je saurai le reconnaître, jlen suis sure ; ne vous absentez pas une seule nuit ; veillez sur 'moi comme un Argus ; si vous y manquez, si vous me laissez seule, par mon honneur, qui n’appartient encore, ce docteur sera mon compagnon de lit I

niãmssiu- Etson clerc le mien ; ainsi prenez bien garde de m’abandonner a moi-même.

Gnzfrmxo.-Fort bien ; faites ce que vous voudrez, mais que je ne Py trouve pas, car je gãtterais la plume clujeune clerc.

ANTONIO.—J e suis’le malheureux sujet de ces querelles. Parma.-Ne vous en chagrinez pas, seigneur ; vous nf en êtes pas moins le bienvenu. ' ' BASSANl0Ã*POl’l.Îå.l, pardonne-moi ce tort inévitable, et en présence de tous mes amis, je Le jure partes beaux yeux, ou je me vois moi-même...

Forma.-Entendez-vous ? il se voit double dans mes deux yeux ; un Bassanio dans chacun.-A1lons, jurez sur la foi dfiun homme double ; ce sera un serment bien propre à inspirer la confiance. ' `