Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/168

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Le Gouverneur. — Ce jour est le terme de notre attente. Le dauphin, dont nous avions pressé les secours, nous fait répondre que ses troupes ne sont pas encore prêtes, ni en état de faire lever un si grand siége. Ainsi, roi redouté, nous cédons notre ville et notre vie à votre généreuse clémence : entrez dans notre port, disposez de nous et de nos biens ; nous ne pouvons nous défendre plus longtemps.

Le roi. — Ouvrez vos portes. — Allons, cher oncle Exeter, entrez dans Harfleur, restez-y, et fortifiez la ville contre les Français. Faites grâce à tous. — Pour nous, cher oncle, l’hiver qui s’approche, et la maladie qui se répand sur nos soldats, nous déterminent à nous retirer vers Calais. Ce soir nous serons votre hôte dans Harfleur, et demain prêts à nous mettre en marche.

(Fanfares : ils entrent dans la ville.)


Scène IV

Rouen. — Appartement du palais. Entrent CATHERINE ET ALIX.

Catherine. — Alix, tu as été en Angleterre, et tu parles bien le langage ?

Alix. — Un peu, madame.

Catherine. — Je te prie de m’enseigner ; il faut que j’apprenne à parler. Comment appelez-vous la main, en anglais ?

Alix. — La main ? Elle est appelée de hand.

Catherine. — Et les doigts ?

Alix. — Les doigts ? Ma foi, j’ai oublié les doigts ; mais je me souviendrai. Les doigts, je pense qu’ils sont appelés de fingres ; oui, de fingres.

Catherine. — La main, de hand ; les doigts, de fingres. Je pense que je suis un bon écolier. J’ai gagné deux mots d’anglais vitement. Comment appelez-vous les ongles ?