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Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/197

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de mots qui puissent rendre la vie d’une telle bataille dans une créature aussi inanimée que cette armée.

Le connétable. — Ils ont récité leurs dernières prières, et n’attendent plus que la mort.

Le dauphin. — Voulez-vous que nous envoyions de la nourriture et des habits neufs aux soldats, et des fourrages à leurs chevaux affamés, et que nous les combattions ensuite ?

Le connétable. — Je n’attends que mon guidon : allons, au champ de bataille ! Je vais prendre pour étendard la banderole d’une trompette, afin de prévenir tout retard. Allons, partons : le soleil est déjà haut, et nous dépensons le jour dans l’inaction.

(Ils sortent.)


Scène III

Le camp anglais. L’armée anglaise, GLOCESTER, BEDFORD, EXETER, ERPINGHAM, SALISBURY ET WESTMORELAND.

Glocester. — Où est le roi ?

Bedford. — Il est monté à cheval pour aller reconnaître leur armée.

westmoreland. — Ils ont soixante mille combattants.

Exeter. — C’est cinq contre un ! et des troupes toutes fraîches.

Salisbury. — Que le bras de Dieu combatte avec nous ! c’est une périlleuse partie ! Dieu soit avec vous tous, princes ! Je vais à mon poste. Si nous ne devons plus nous revoir que dans les cieux, nous nous reverrons alors dans la joie. Mon noble lord Bedford, mon cher lord Glocester ; — et vous, mon digne lord Exeter, et toi, mon tendre parent : — braves guerriers, adieu tous.

Bedford. — Adieu, brave Salisbury ; que le bonheur t’accompagne !

Exeter. — Adieu, cher lord : combats vaillamment au-