Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Guizot, Didier, 1862, tome 7.djvu/212

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quelque malheur soudain ; car je connais Fluellen pour un homme courageux et, quand on l’irrite, vif comme le salpêtre : il sera prompt à lui rendre injure pour injure. Suivez-le, et veillez à ce qu’il n’arrive aucun malheur entre eux deux. Venez avec moi, vous, mon oncle Exeter.


Scène VIII

Devant la tente du roi. Entrent GOWER ET WILLIAMS.

Williams. — Je gage que c’est pour vous faire chevalier, capitaine.

(Arrive Fluellen.)

Fluellen. — La volonté de Dieu soit faite et son bon plaisir. Capitaine, je vous supplie, venez-vous-en bien vite chez le roi ; il se prépare peut-être plus de bien pour vous par hasard, que vous ne sauriez vous imaginer.

Williams. — Monsieur, connaissez-vous ce gant-là ?

Fluellen. — Ce gant-là ? Je sais que ce gant est un gant.

Williams. — Et moi, je connais celui-ci, et voilà comme je le réclame.

(Il le frappe.)

Fluellen. — Sang-Dieu ! voilà un traître s’il y en a un dans le monde universel, en France ou en Angleterre.

Gower. — O Dieu ! qu’est-ce qu’il y a donc ? (A Williams.) Vous, misérable….

Williams. — Croyez-vous que je veuille être parjure ?

Fluellen. — Retirez-vous, capitaine Gower ; je m’en vais le traiter, le traître, comme il le mérite, et je l’arrangerai d’importance, je vous assure.

Williams. — Je ne suis point un traître.

Fluellen. — C’est un mensonge : qu’il t’étrangle. Je